Les risques de burn out parental sont accrus pendant cette période de confinement, qui met clairement en évidence des disparités entre les familles : logement, chômage temporaire, fracture numérique, violences domestiques, enfants souffrant d’un handicap sont autant de facteurs qui peuvent conduire à ce burn out.
« Nous sommes tous exposés au coronavirus, mais nous ne sommes pas tous égaux face au confinement, notamment en termes de logement. Certaines familles vivent dans une grande maison, avec un jardin et peuvent donc prendre l’air facilement. D’autres vivent à plusieurs dans un appartement étroit, sans jardin ni balcon. La promiscuité est parfois très compliquée à vivre, a fortiori quand chaque membre de la famille est privé de ses activités extérieures habituelles. Le confinement empêche les gens de circuler, or il y a des quartiers où d’habitude les familles circulent beaucoup, parce que leur lieu de vie quotidien est approprié le soir pour dormir, mais pas pour y rester toute la journée, parce que l’équipement est mauvais, parce que c’est surpeuplé…[3]
Les inégalités se marquent aussi pour certaines professions. Une partie de la population en emploi précaire, déjà fragile et inquiète, l’est encore plus aujourd’hui. Le chômage frappe d’abord les peu qualifiés et les salariés en contrat court. L’intérim s’arrête. Les petits indépendants paient très cher le prix de la crise[4]. Les bas revenus ou les revenus qui diminuent pendant cette période de confinement sont un facteur qui peut aggraver les tensions au sein de la famille.
Le stress lié à l’isolement social actuel accentue les tensions à la maison, et augmente la menace de violences domestiques. Au-delà du huis clos familial forcé, les inquiétudes liées aux pertes d’emplois ou difficultés financières provoquées par la crise sont propices à l’éclatement des conflits[5]. Ces violences peuvent être physiques, mais également psychologiques, notamment pour les couples en difficulté. Beaucoup de couples qui battaient déjà de l’aile avant le confinement voient cet isolement comme une véritable épreuve, voire même un supplice. C’est presque un confinement dans un confinement. Pour ces couples, il n’y a plus moyen de trouver des échappatoires. Confinés dans un seul et même espace (parfois bien réduit), les discussions éclatent ou à l’inverse les silences et les distances deviennent insupportables. L’ambiance à la maison devient lourde. Les enfants, bien évidemment, en souffrent. Ils peuvent subir aussi des violences psychologiques et même physiques, quand les parents sont trop sous pression.
Il nous faut pointer une autre inégalité, qui est celle vécue par les familles monoparentales, dans lesquelles le parent doit tout assumer seul, privé d’aide extérieure pendant le confinement. La maman seule ou le papa seul avec ses enfants, doit se sentir encore plus isolé pendant cette période.
L’inégalité se mesure aussi par rapport à l’accès aux moyens technologiques, moyens qui permettent d’entrer en communication avec la famille et les amis, mais aussi de travailler, de s’informer, de se divertir. On parle de fracture numérique, inégalité face aux possibilités d’accéder et de contribuer à l’information, à la connaissance et aux réseaux, ainsi que de bénéficier des capacités majeures de développement offertes par les TIC[6] (Technologies de l’information et de la Communication). »
Extrait- Source: https://www.ufapec.be/nos-analyses/0320-burn-out-covid-19.html