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Source RTBF : À l’heure où le télétravail et les cours à distance sont devenus la règle pour de nombreux citoyens, les témoignages directs ou indirects montrent que l’accès aux outils numériques n’est pas encore garanti à tous.
Des témoignages
Les situations sont diverses. Certains ont un ordinateur à la maison, mais ils doivent le partager avec tous les membres de la famille (parents en télétravail et les enfants pour les cours).
Exemple d’un message reçu cette semaine : « Dès le petit-déjeuner, avant même la vaisselle terminée, le bruit des disputes pour avoir le droit d’utiliser notre nouveau meilleur ami résonne dans l’appartement. ‘C’est toi qui as commencé à travailler hier !’, ‘Mais je n’ai pas terminé mon devoir de chimie !’, ‘Ce n’est pas juste, je suis le plus petit !’. Une fois la vaisselle expédiée, moi aussi j’ai besoin de ce PC et en plus aujourd’hui il y a une réunion via Skype…« .
D’autres n’ont tout simplement pas d’ordinateur. Et puis, il y a ceux qui ont un ordinateur, mais qui n’ont pas de connexion à internet à la maison (en temps normal ils utilisent le wi-fi de l’université ou de l’internat).
Il doit visionner par capture d’écran
Exemple à nouveau avec ce témoignage envoyé par un père inquiet : « Un cours donné à l’ULB prend 3 heures d’étude à Germain. Mais par vidéo, ce même cours prend jusqu’à 9 heures. Il doit visionner par capture d’écran. Ceci chez sa grand-mère à Malonne. Chez nous, pas de connexion fixe. Les montants demandés par les opérateurs sont excessifs pour un raccordement. (Proximus : 1500 euros) et ce pour une connexion non fiable dans notre village près de Houyet. Le confinement ne permet pas de se rendre chez des amis pour étudier. Je vais contacter la commune de Houyet pour essayer d’avoir un espace de travail à disposition ».
Pour tous ces jeunes, du fondamental aux études supérieures, suivre des cours en cette période de confinement n’est pas une mince affaire. Et elle ne l’est pas non plus pour les instituteurs et professeurs qui ont parfois du mal à garder le contact avec l’ensemble de leurs élèves et étudiants.
4% des étudiants dans le supérieur en situation de fracture numérique
Les universités sont conscientes de cette réalité. Un professeur de l’ULB précise : « Les universités réfléchissent à des solutions« .
Une professeure de l’université Saint-Louis confirme aussi que le sujet est régulièrement abordé par le corps enseignant et elle explique que pour ses cours par exemple : « Consciente que tous les étudiant.e.s ne peuvent pas suivre mes cours en direct, je les enregistre pour qu’ils puissent les télécharger lorsqu’ils peuvent le faire« .
Les questions sont nombreuses : l’étudiant a-t-il un ordinateur et si oui est-il assez puissant pour de la vidéoconférence, a-t-il un accès à internet à toute heure, etc. ?
Tout cela dans un contexte où les universités ont déjà annoncé que les cours à distance seraient maintenus jusqu’à la fin de l’année académique.
À la FEF, la fédération des étudiant.e.s francophones on connaît bien cette situation. Chems Mabrouk, la présidente nous explique qu’une récente étude auprès de 13.000 étudiants montre que 4% d’entre eux sont en situation de fracture numérique.
La fracture numérique, à nouveau, s’exprime sous différentes formes. Ce sont des étudiants qui n’ont pas un ordinateur ou alors qui ont une machine, mais pas assez puissante pour suivre des cours en ligne.
Enfin, on l’a vu plus haut, certains n’ont pas un accès à internet en ce moment.