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Ces deux dernières années, le nombre de créations de start-ups dans le digital health est en diminution. L’écosystème est bien là mais les défis sont encore nombreux.

Depuis 2007, 158 start-ups digital health (toutes les biotechs ont été exclues) ont été créées et sont actives en Belgique, ressort-il d’une enquête menée par Startups.be à la demande d’ING qui souhaitait sonder l’écosystème. La plupart d’entre elles se situent, sans réelle surprise, près des grands centres urbains, à savoir Bruxelles, Anvers, Gand, Louvain et Liège. Premier constat, elles sont peu nombreuses et les nouvelles créations de start-ups e-santé ont même fortement diminué ces deux dernières années.

« L’une des principales raisons, c’est que beaucoup d’entre elles – mais pas toutes, j’insiste – se heurtent à la complexité du système de soins de santé en Belgique, explique Philippe Rangoni, directeur business development chez Startups.be et auteur de l’étude. Ce n’est pas tellement qu’elles ont une méconnaissance du système mais plutôt qu’elles en sous-estiment certains aspects. »« Beaucoup de start-ups ont une mauvaise (ou fausse) idée de qui va payer pour l’application ou le dispositif médical. »Partager surTwitterPHILIPPE RANGONIBUSINESS DEVELOPER STARTUPS.BE

La majorité des start-ups labellisées digital health sont actives dans le B2B mais elles se distinguent par les types de solutions développées. Les principales sous-industries représentées sont les appareils connectés (medical device), les solutions liées au bien-être (caretech), les solutions logicielles directement utilisées dans l’acte de soin (medical software) et les solutions de soin à distance (tele health).

Les questions posées aux jeunes entrepreneurs mettent en lumière la difficulté qu’elles ont à cerner ce secteur assez hétérogène, regroupant des problématiques beaucoup plus larges. « Certaines start-ups s’imaginent qu’elles pourront obtenir, à la demande, les données personnelles des patients et qu’elles pourront les exploiter« , commente Philippe Rangoni. C’est évidemment méconnaître les règles les plus élémentaires en matière de protection des données personnelles.

Quels clients?

L’étude révèle que l’un des principaux challenges de ces start-ups est l’acquisition de clients. « Beaucoup de start-ups digital health ont encore du mal à trouver leurs clients. Elles ont globalement une mauvaise (ou fausse) idée de qui va payer pour l’application ou le dispositif médical, fait remarquer Philippe Rangoni. Et cela rend illico caduc leur modèle économique.« 

Conséquence: le financement est parfois difficile à trouver. Ces dix dernières années, 167 millions d’euros ont été investis dans les start-ups digital health de l’écosystème belge. Ce chiffre ne tient pas compte des subsides ou des différentes formes de prêts qui peuvent être accordés. Les sous-industries les plus représentées sont celles qui attirent le plus de capital avec 65,8 millions d’euros rien que pour les appareils connectés.

Les solutions liées aux problématiques du vieillissement et aux soins à distance, pourtant largement commentées dans la presse, ne semblent pas susciter l’intérêt des investisseurs. « Les investisseurs sont frileux pour deux raisons. La première, c’est parce qu’il n’y a pas de certitude sur qui va payer l’application. Actuellement, l’Inami n’en rembourse aucune. La seconde, c’est que beaucoup de start-ups font du push auprès des personnes âgées mais que celles-ci ne sont pas forcément intéressées. Commercialement, c’est difficile à vendre », explique Philippe Rangoni.

S’internationaliser?

Toutes les start-ups interrogées ont ou sont en train de développer une stratégie à l’international. Cela tient à l’étroitesse du marché belge mais également à une nécessité. « Nous sommes allés aux Etats-Unis parce que nous voulions éviter qu’un concurrent américain ne prenne tout le marché comme Facebook a fait avec Netlog », explique Geert Houben, fondateur et CEO de Cubigo, une plateforme Saas qui connecte les différents acteurs dispensateurs de soins, les patients et leur famille.

Mieux encore, un tiers des start-ups belges sont déjà actives sur des marchés étrangers, notamment en France (27%), aux Pays-Bas (20%), aux Etats-Unis (20%) ou au Royaume-Uni (13%). L’Asie semble boudée. Outre un biais statistique, l’étude avance que pour les start-ups belges, l’Asie reste un marché difficile à pénétrer. « Ce n’est pas simple ici non plus dans la mesure où chaque pays a son propre système de soins de santé », conclut Philippe Rangoni. Source L’echo